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54 / L ‘OCÉAN : UNE BIODIVERSITÉ À PROTÉGER
FAVORISER LA BIODIVERSITÉ DANS LES ZONES PORTUAIRES
Les Biohut®,
vigies environnementales
des Ports de Monaco
La biodiversité n’est pas l’apanage des zones naturelles et sauvages.
Un port aussi peut y contribuer. C’est déjà le cas de ceux de Monaco.
UN NOUVEAU RÉCIF DE VIE
Un Biohut est une nurserie pour larves de poissons côtiers. Quand les
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mérous, les dorades etc. pondent, leurs œufs sont dispersés par les cou-
rants jusqu’à devenir des larves. Pour se développer, celles-ci se nichent
dans les petits fonds côtiers très impactés par l’Homme. De fait, peu par-
viennent à survivre. Sur 600 000 œufs pondus, seuls un ou deux devien-
dront des poissons adultes !
L’idée est donc de récréer un récif de vie dans des zones habitées ou ur-
banisées par l’Homme. Il compensera ainsi la bétonisation des lieux en y
favorisant l’épanouissement de la faune et de la flore.
Ces nurseries implantées dans les ports apportent le gite et le couvert aux
larves qui entrent dans les ports. Conçues à partir de grilles et de coquilles
d’huitres, elles peuvent s’y protéger de la prédation et y trouver à manger.
Ces « cages » sont placées à des endroits stratégiques et protégés des
ports, sous les quais de pontons ou sur les digues et surveillées. En aucun
cas, elles ne doivent gêner la circulation des bateaux. Elles nécéssitent une
maintenance chaque année.
Lancés il y a quatre ans dans la Principauté, les Biohut ont d’abord été
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testés dans six ports de la Méditerranée. Aujourd’hui, dix-sept en sont
équipés dont deux à Monaco. Le Port Hercule compte 22 nurseries, celui
de Fontvieille, 18.
Les expériences sont concluantes. Les larves s’y développent et on y
trouve une diversité et une abondance deux fois plus importantes qu’en
leur absence. Une vie s’installe. Grâce à la mise en place de corridors éco-
logiques, les poissons juvéniles s’échappent des Biohut en toute sécurité,
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protégés des prédateurs. Le port retrouve sa fonction de nurserie.