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24 / L’ENGAGEMENT DE LA PRINCIPAUTÉ POUR L’OCÉAN











            La bathymétrie au service




            du développement durable







            Dans le cadre de la Monaco Ocean Week, l’Organisation hydrographique

            internationale (OHI) a organisé une conférence sur l’importance de la

            connaissance de la bathymétrie des océans au service du développement

            durable.



            « On connaît beaucoup mieux la surface de   L’OHI met donc en place un centre mondial
            la Lune ou de Mars que la profondeur de nos   de bathymétrie participative dont le principe  LA GESTION DURABLE
            océans  »  regrette  Gilles  Bessero,  directeur   repose sur la mutualisation des données de
            de l’Organisation hydrographique internatio-  chaque  acteur  de  la  mer  via  une  interface  CONCERNE TOUTES
            nale. « Or pour protéger l’Océan, il est indis-  internet. Le principe est simple : tout navire
            pensable d’améliorer nos connaissances. »  en  mer  est  équipé  d’un  sondeur  et  d’une  LES ACTIVITÉS
            Ces dernières années, l’OHI s’est donc at-  localisation précise grâce aux satellites ; la
            tachée à promouvoir l’amélioration de la   collecte et la mise à disposition de ces infor- EN MER
            cartographie des mers et des océans dans   mations contribuent à une meilleure connais-
            le cadre de l’application des instruments in-  sance du fond des océans. Ce dispositif est   Conformément  à  l’agenda  2030  sur  le
            ternationaux tels que la Convention interna-  destiné à être alimenté par tous, navires de   développement durable, la stratégie de l’OHI
            tionale pour la sauvegarde de la vie humaine   commerce, de pêche, et de plaisance.   est donc de faire reconnaître la bathymétrie
            en mer et la Convention des Nations Unies                                 comme  un  des  contributeurs  sous-jacents
            sur le droit de la Mer. L’objectif est de facili-  Autre  axe  de  développement  :  améliorer   de l’objectif d’utilisation durable de l’océan.
            ter l’accès aux données hydrographiques à   la  bathymétrie  côtière  grâce  aux  images    Il faut donc sans cesse améliorer la connais-
            tous  les  acteurs  qui  s’intéressent  à  la  mer.   recueillies par les satellites d’observation de   sance  précise  de  la  bathymétrie  et  faire
            Surtout, elle s’attache à accroître la prise   la  Terre.  De  plus  en  plus  nombreux  et  de   qu’elle  soit  facilement  accessible  -  et  ce,
            de  conscience de  l’importance  de l’hydro-  plus en plus précis, ils sont de bons outils de    malgré les contraintes de sécurité et de dé-
            graphie  et  s’engage  à  aider  les  pays  qui   reconnaissance. Les techniques d’altimétrie   fense sur certaines zones - pour le dévelop-
            n’ont  pas  les  moyens  d’assurer  un  service   par satellite sont aussi très utiles pour détec-  pement par exemple des communications
            hydrographique.  Un  tiers  des  Etats  côtiers   ter les monts sous-marins dans les grands   ou  des  énergies  nouvelles.  «  Les  modèles
            seulement  assure  ce  service  aujourd’hui,   fonds océaniques.          nécessaires à la mise en œuvre des énergies
            mais  dans  de  nombreuses  zones  comme                                  marines  renouvelables tirées  des  courants,
            l’Afrique,  les  Caraïbes  ou  le  Pacifique,  les   « Aujourd’hui, seul 10 %   des  marées  et  de  la  houle ont  besoin  de
            cartes n’ont pas été actualisées depuis les                               données précises,  rappelle  Gilles  Bessero.
            années  soixante.  Dans  certaines  zones  du fond des mers est           Or la première de ces données, c’est la pro-
            océaniques, les mesures sont distantes de                                 fondeur. »
            plusieurs centaines de kilomètres.   cartographié au-delà de
                                                 200 mètres de profondeur »

                                                 Gilles Bessero, directeur

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