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L’océan Arctique s’étend sur 14 millions de kilomètres carrés, délimité par la Fédération
de Russie, la Norvège, l’Islande, le Danemark, le Canada et les États-Unis d’Amérique.
L’origine humaine du réchauffement climatique
est avérée avec, pour conséquence dans l’océan
Arctique, une fonte spectaculaire des glaces. En
février 2017, les températures enregistrées étaient
de 15°C au-dessus de la normale. Si rien n’est fait,
les experts s’accordent sur le fait que la glace pourrait
avoir totalement disparu au cours des décennies à
venir, ouvrant ainsi une importante voie marine de
transport international entre les océans atlantique
et pacifique ainsi que de nouvelles opportunités de
pêche et d’exploitation pétrolière et gazière, tout aussi
préjudiciable pour l’équilibre écologique de la zone.
C’est pourquoi il est urgent de réagir et de mettre tout
en œuvre pour inscrire les zones de valeur universelle
exceptionnelle de l’océan Arctique sur la liste du
patrimoine mondial. C’est tout le sens du projet de
l’Unesco soutenu par la Fondation Prince Albert II
de Monaco et le WWF Canada.
UN COULOIR MIGRATOIRE
POUR DES MILLIERS DE
MAMMIFÈRES MARINS
« L’océan Arctique n’est pas une zone isolée et
sans vie, s’enthousiasme le Dr. Fanny Douvere, la
coordinatrice du programme marin du Centre du
patrimoine mondial de l’UNESCO. La glace est un
écosystème bien vivant ! » L’océan Arctique est riche
en phytoplancton, base d’une chaîne alimentaire
complexe pour l’abondante faune qu’il abrite.
Il ressort des différentes études que cette partie
du globe est un couloir migratoire essentiel pour des
centaines de milliers de mammifères marins, comme
les lions de mer de Steller ou les baleines grises.
On y observe aussi le plus grand système de fjords
mondial, des polynies où la formation et le recul de
la glace influencent des processus océaniques à
grande échelle, ainsi que des populations de baleines
boréales, de bélugas ou de narvals et plus de
12 millions d’oiseaux migrateurs pour qui l’Arctique
est un lieu de reproduction.
Le lancement de ce rapport est une étape
La Convention du patrimoine mondial de l’Unesco existe indispensable pour contribuer à la prise de
conscience de l’importance de nos océans - et
depuis 1972 et comptait 1 052 sites d’intérêt culturel ou notamment du patrimoine mondial marin potentiel
naturel en 2016. Parmi cette liste, on compte 49 sites marins dans l’océan Arctique - pour l’humanité ainsi que leur
rôle dans l’équilibre climatique. Grâce au soutien de
- ²majoritairement en zone tropicale - inscrits au titre de leur sa Fondation et de par son expertise de la région
valeur universelle exceptionnelle comme la Grande Barrière Arctique, reconnue au cours d’autres projets menés
avec l’UNESCO ces dernières années, S.A.S. le
de corail près de Cairns en Australie ou l’Archipel Prince Albert II de Monaco contribue à mettre en
de Revillagigedo au Mexique. lumière les énormes enjeux de la préservation et de la
protection de l’Arctique.