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L’atelier de travail tenu par la Commission Il convient d’y ajouter l’impact des changements
Internationale pour l’Exploration Scientifique de la climatiques et de leurs conséquences, c’est-à-
Méditerranée (CIESM) et ses experts invités lors dire la variation du niveau de la mer, les modifica-
de la Monaco Ocean Week 2018 avait une triple tions des températures, l’érosion des côtes ou la
finalité : affiner les connaissances sur les popula- pollution, qui ont forcément une incidence sur la
tions de requins et élargir ce champ de recherche survie des espèces en Méditerranée.
des grands prédateurs du monde marin à la Mer
Noire, à la façade atlantique du Portugal et du L’ensemble des informations obtenues et modé-
Maroc et surtout aux oiseaux de mer. lisées devrait ainsi permettre de dresser un meil-
leur état des lieux des connaissances en eaux de
Le CIESM, dont le siège est historiquement situé surface et en eaux profondes et d’identifier les
à Monaco, a lancé depuis peu un groupe de tra- zones sensibles ainsi que les espèces à protéger
vail sur les requins en Méditerranée. Cette task en priorité. Pour l’instant, moins d’une dizaine
force qui regroupe des chercheurs issus de plu- d’espèces de requins le sont.
sieurs pays vise à recenser les espèces présentes
dans les eaux méditerranéennes et à en étudier la « Nous nous devons de mieux comprendre les enjeux
dynamique.
environnementaux en Méditerranée afin d’orienter
Il est ressorti de cette confrontation des diffé- les choix politiques et sociaux de manière responsable.
rentes études menées en Turquie, en Croatie, en Cela demande la mobilisation de moyens supplémentaires
Italie ou sur la façade atlantique du Portugal que
la moitié des différentes espèces de requins de pour avancer sur des terrains encore inexplorés »
Méditerranée - on en compte près de 80 - sont Frédéric Briand, directeur général de la CIESM
menacées et que plus d’un tiers sont en danger.

Les causes sont à peu près partout les mêmes :
la sur-pêche, la pêche frauduleuse et les acci-
dents qu’elle induit, la pollution, la destruction des
habitats naturels des poissons…

Voilà pourquoi il est important de mieux connaître
ces grands prédateurs pour réussir à mieux les
protéger.

Les chercheurs ont conclu à la nécessité
de mettre à jour les informations jugées trop
anciennes : celles qui concernent les mouve-
ments et la migration des espèces, la reproduc-
tion ou l’alimentation des requins. Leurs études
menées dans les différents pays ont permis de
mettre en avant les techniques les plus judicieuses
à utiliser pour mettre en place cette surveillance Le requin mako (Isurus oxyrinchus)
et la récolte des données nécessaires : il s’agit EN DANGER CRITIQUE
de privilégier l’ADN des poissons. Pour cela, les
nouvelles technologies (les tags, les drones, les
caméras sous-marines…) doivent se combiner
aux connaissances empiriques des pêcheurs.