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Le phoque moine (Monachus monachus) est l’un des mammifères marins les plus
menacés en Méditerranée et en Atlantique.
Protégé depuis 30 ans, il a connu un déclin aujourd’hui stabilisé mais fragile. On compte
entre 600 et 700 individus qu’il faut donc continuer à surveiller et protéger. Une des

solutions pour y parvenir pourrait être le financement d’actions communes dans toutes
les zones fréquentées par l’espèce. Une piste de réflexion sur laquelle ont travaillé les
participants durant la Monaco Ocean Week 2018.

Trois espèces de phoque moine ont été recensées dans le monde : le phoque moine de Méditerranée (danger critique d’extinction),
le phoque moine hawaïen (danger d’extinction), le phoque moine des Caraïbes (espèce éteinte en 1950).

UNE ESPÈCE QU’IL FAUT MIEUX ATTRIBUER

CONTINUER À PROTÉGER LES FONDS

Chassés hier pour leur peau et leur huile, les La collecte de ces informations est indispensable
phoques-moines ont fui leurs habitats traditionnels pour éclairer les décideurs. Les actions à mener sont
détruits par l’urbanisation. Ils sont des victimes col- nombreuses et coûteuses. Il s’agit d’installer des
latérales de la pêche intensive, entrainant la baisse caméras à infra-rouges ou utiliser des drones pour
des stocks de poissons, mais également des autres surveiller les grottes où sont établies les colonies, de
activités humaines telles que la plongée sous-marine, comptabiliser les naissances ou y mesurer la morta-
le tourisme, la navigation, ou encore les comporte- lité juvénile, d’indemniser les pêcheurs lorsque leurs
ments inappropriés. filets sont endommagés par les phoques.

Pour survivre, ils se sont retranchés dans des zones Les bailleurs de fonds présents ont ainsi pu mieux
moins accessibles ou protégées et surveillées, appréhender les problèmes et les enjeux permettant
comme par exemple sur l’archipel de Madère et au une meilleure efficacité de leur soutien financier :
Cap Blanc de Mauritanie, mais aussi sur les côtes Fondation Prince Albert II de Monaco, Switzerland
turques, grecques, chypriotes etc. for the Oceans, Octopus, Fondation Sancta Devota,
The Critical Ecosystem Partnership Fund, Adessium
En Atlantique, le pic de leur disparition a été atteint en Foundation, The Thalassa Foundation, Euronatur et
1997 et les premières mesures prises conjointement MAVA Foundation for Nature.
en 2000 par le Portugal, l’Espagne, le Maroc et la
Mauritanie ont permis d’inverser les tendances. En Les discussions menées ont conduit à identifier
vingt ans, le nombre d’individus a été multiplié par quelques priorités pour parvenir à mieux protéger les
trois et on enregistre plus 80 naissances par an. phoques-moines, même s’il a été admis que chaque
aire de population avait des besoins propres. Il s’agi-
En Méditerranée, les problématiques sont proches rait notamment de protéger les nouveaux habitats et
même si elles diffèrent suivant les pays et zones de faciliter la réappropriation des anciens.
concernés. Un plan d’action global pour la période
2014 à 2019 a été élaboré par le CAR-ASP (Le Il a été convenu de monter un plan d’action qui défi-
Centre d’Activités Régionales pour les Aires Spéciale- nisse les besoins, l’impact et le coût des mesures à
ment Protégées) afin de préserver le phoque-moine. mener mais aussi de répartir et coordonner entre les
Il s’agit de protéger davantage l’espèce et son habi- bailleurs le soutien financier des différentes compo-
tat, de surveiller les individus pour mieux connaître les santes de ce plan d’action : l’objectif est également
causes de décès et sensibiliser le public afin d’em- d’agréger d’autres donateurs et de poursuivre la mo-
pêcher les comportements humains qui leur portent bilisation et la coordination de tous les acteurs.
préjudice.

Il faudrait aussi améliorer les connaissances sur
l’espèce elle-même notamment sur sa diversité gé-
nétique afin d’évaluer ses capacités d’adaptation et
survie à des changements environnementaux.